Hésiter entre un texto
une lettre, un éventuel mémo
c'est perdre le respect des mots
précieux, ceux que l'on terrent
pour tout ce que l'on espère
avant de laisser sur le banc ivoire
au crépuscule de toutes lumières
la place où Où tu le vis s'asseoir
Ainsi le texto dernier fut son apogée
tirer le canon, donner sa pâtée
sonner le glas, éteindre une lignée
battre la cloche et même fustiger
celle qui ne sait que donner
ainsi la voilà rabaisser à son rang
comme une masure dans un vaste néant
l'altruiste n'est pas celui qu'on croit
il a perdu l'ivresse, grand maladroit
la délicatesse, le sens de l'humanité
le sens du vrai, du beau, de l'équité
De plus, je dors nu en plein hiver,
enlacé avec la sirène du Lac vert,
celle qui fait des commandes aux castors,
ces coquins de rongeurs aux dents d'or
car plein d'entrain et fous de joie
ils se mettent à la sculpture sur bois !!
les mots sont perdus, feu de misères,
après une course, une folie étrangère,
ils se sont enfuis, maudits,
laissant pour seul remord, l'ennui.
n'ont ils pas bien vécu au travers des pages,
loin des rives, des faux savants, des sages
bafoués, traqués. Personne aujourd'hui
ne connait le sens... la perte du peu
n'est il pas finalement pour le mieux ?
Passer d'un pas à l'autre
Ignorer tous les trépas
Se contenter d'être là
Immobile tel un apôtre,
S'inviter à sa table, hôte
figé sur une toile immense,
Ouvrir un voile, garnir
Son chemin sans jamais tarir
La source fluide des sens.
Qui suis je aujourd'hui ?
Celui riant de toutes ses dents
Comme un simple d'esprit
Comme un pauvre abruti
Par la sottise de tous ces gens ?
Prendre le parti du non
Ignorer la répartie du con,
Dévoiler son identité sinon
Débattre une intime vérité
Celle que chaque matin du monde
On se complait à toujours éviter
Ivre du sommeil clôt des ondes
Sacrées et riches d'histoire.
Faut il courir encore, croire
Ou alors concevoir, évoquer
Ou surprendre l'aura envolée
Lui donner l'élan, lui offrir vie
Absoudre toutes limites, être harmonie...