Le travail se réveilla et gagna son pain
Laborieux et vital, le voilà au petit matin
Se lever toujours, et suer du front,
Répondre à l'obligation sociale, dont
Il attendait chaque mois la pitance
Et même une sorte de reconnaissance.
Que fais tu là ? dit le jeu, contrit le le voir ainsi
Trimer aux quatre vents, ignorants des plaisirs
Avec ses sabots lourds, toujours quérir, souffrir,
Sans jamais sourire, ou même simplement rire.
Le jeu s'approche, tourne, virevolte, léger, épris
De sa liberté, aimant et aimé de tous les gens.
Il s'active, appâte, glanant le sou nécessaire
Pour satisfaire les appétits soudains grandissants
De celui qui s'affaire, découvrant celui qui éclaire
Sa vie maussade et piteusement routinière.
Viens avec moi dit le jeu, voir des chimères,
Elles nous ouvriront toutes les portes, aliénants
Ta passable morosité,
Taisant la nécessité,
Nous serons forts de nos différents.
Tu me feras entrer chez les dirigeants,
Charmés de me voir enfin sage
Soudain productif, prêt à l'amarrage !
Le jeu comme le travail se mettraient alors en ménage,
Allieront le plaisir de leurs conjointes réalisations,
Contraindront les adultes, les savants,
Les simples, les vieux, les ado, les enfants,
Marcheront ils main dans la main dans une même direction ?
Être équilibre en tout, rend au travail, au jeu, sa nécessité, son humanité,
Une accession à l'éducation, et par la même à la complète liberté.