Naitre d'une flaque dorée
Forme ovoïde et efflanquée
Émerger d'un fond, du néant,
Puis observer son environnement
Plat et vide de toute âme engluée
Statique, sereine, essuyant
Cette matrice épaisse et nourricière
La voilà apaisée par le silence de la matière
La voilà grande et altière, collée à la terre
Gagnée par cette force évidente...
Du rien naît des ombres passantes
Sombres, actives et galopantes
Certaines s'arrêtent un instant
puis reprennent le long chemin
Cette ligne sans début ni même fin,
Avance inexorable, piétinant le macadam
Une espèce de monticule d'amas d'âmes
Allant dans une même voie, un même sens.
La voilà qui s'élève observe assise longtemps
Sur le vide, suspendue, au dessus des gens.
Là voilà qui glisse, lisse, entrant
Dans l'espace, perturbant les sens,
Ne veut pas entrer dans le rang,
Gêne, bouscule, se débattant
Contre des mains qui l'entravent, la caressent
Dans son intime être, insistantes et perverses.
Elle s'enfuit,
Poursuivie
Puis se retourne, souveraine
Marque le stop digne d'une reine
Libère sa cohorte, change sa voie
Charge ces gens de rentrer dans le rang
Quitte l'espace lourd et oppressant
Va dans un autre espace, autre temps
Au milieu de milliers de couleurs éclatantes
L'entourant, l'élevant dans la lumière
Poser sa palette, Trouver sa sphère,
Laisser entrer la liberté
Laisser vivre ses pensées
S'assoir, être,
Juste là,
Juste bien